Jacky Bouteiller

En quelle année as-tu débuté dans le vélo ? dans quel club ?

En 1949 : 1^ère licence au COSM (Club Omnisport de la Métallurgie) affilié à la FSGT

En quelle année es-tu arrivé au club ?

En 1960. Pour des raisons professionnelles, j’ai quitté Troyes pour Romilly. J’adhère au Gazelec, puis à la Prolétarienne, ensuite à l’USMR qui devient RS 10, club où je suis toujours. Ce qui est une suite car tous ces clubs ont disparu au fur et à mesure.

Par quelles circonstances t'es-tu retrouvé sur une selle ?

Apprenti mécanicien en cycles chez un patron qui pratiquait le cyclisme dans le club cité plus haut, j’ai connu des coureurs, ce qui m’a donné l’envie de faire du vélo.

En quelle année as-tu arrêté la compétition ?

En 1972 pour m’adonner entièrement à mon rôle de dirigeant.

Quelle est ta course préférée ? Pourquoi ?

J’ai participé à plusieurs Grand Prix de l’Humanité, épreuve internationale en 2 étapes, avec la participation des coureurs de l’URSS, de Hongrie, Tchécoslovaquie, RDA, Pologne, etc. Cela reste pour moi un très grand souvenir.

Quel est ton nombre de victoires ?

Plus d’une centaine

Quelle est, à tes yeux, la plus belle de toute ? Pourquoi ?

Le Prix Buck, épreuve de 120 km avec la participation de coureurs de la Côte d’Or, de la Haute-Marne, de la région parisienne, etc. Je l’emporte alors que je ne suis que dans ma 16^ème année.

Autre bon souvenir : «  Le Prix du Souvenir «  à Chenôve (C.O.)course organisée à la mémoire de personnes déportées. Je gagne dans ma catégorie alors que mon frère André gagne en cadet. Ensemble nous avons déposé nos gerbes au Monument aux Morts.

Peux-tu nous donner en quelques mots ton palmarès ?

Plus d’une centaine de victoires au total dont plusieurs fois champion de l’Aube sur route et en vitesse.

Quel est ton plus beau souvenir en tant que coureur ? Pourquoi ?

Pas de souvenirs particuliers, mais un ensemble de moments qui m’ont permis de connaître des satisfactions et de découvrir un idéal qui me semble indispensable à chaque être humain.

Quel est ton plus beau souvenir en tant que dirigeant ? Pourquoi ?

Cela est un ensemble : avoir contribué au développement de notre activité en tant que membre de la Commission Fédérale, Président de la Commission Cycliste de l’Aube, contribué au rapprochement FSGT-FFC qui a débouché sur une Commission Mixte qui fonctionne parfaitement aujourd’hui, mais ma plus grande satisfaction, c’est de voir mon fils Dany prendre la relève et s’investir totalement, ce qui est pour moi ma vraie fierté.

Quel est ton plus mauvais souvenir en tant que coureur ? Pourquoi ?

Ma chute à l’entraînement sur la route de Lusigny : ma fourche avant a cassé, je suis resté inanimé sur la route et c’est le laitier qui m’a découvert et conduit chez le docteur de ce village. Je suis resté plus de 48 h dans les ’’ vaps ‘’

Quel est ton plus mauvais souvenir en tant que dirigeant ? Pourquoi ?

Lors d’un déplacement en Irlande en tant que responsable de l’équipe nationale. J’ai eu des problème avec un de mes coureurs qui avait pris en grippe un coureur Irlandais et à plusieurs reprises, il l’a cherché au sein du peloton pour le frapper. J’ai dû le prendre entre quatre yeux dans la chambre d’hôtel, l’obliger à aller s’excuser auprès des organisateurs et le menacer de le laisser sur place avec son sac et son vélo afin qu’il se débrouille pour rentrer en France. Il a enfin compris, mais ce sont des moments pénibles à vivre. Heureusement les déplacements en URSS, Tchécoslovaquie, Tunisie et d’autres Tour d’Irlande, m’ont fait oublier ce vilain souvenir.

Quelle est ta spécialité ? grimpeur, sprinteur, rouleur, complet .....

Sprinter et rouleur.

Quel est ton nombre d'entraînement dans la semaine ? ton nombre de kilomètres à l'année ?

A 75 ans, je me contente de faire entre 50 et 60 km tous les 3 jours.

Quelles sont tes qualités sur le vélo ?

Je me contente de rouler à mon train….

Quels sont tes défauts sur le vélo ?

Mes défauts ? ne pas rouler plus vite (rire)

Quels sont tes objectifs de l'année ?

Que nos coureurs nous ramènent quelques bouquets.

Que t'as apporté la pratique du cyclisme ?

Le sport en général, mais le cyclisme en particulier, ont apporté et donné un sens à ma vie que le milieu dans lequel je vivais ne m’apportait pas. Ils m’ont fait prendre conscience que je pouvais contribuer au développement de la vie associative. J’ai travaillé avec des hommes d’exception au sein de la FSGT qui ont su me faire comprendre qu’ensemble, quelque soit son niveau, on pouvait contribuer à construire quelque chose. Ce que j’ai essayé de faire. Je ne sais pas si j’ai réussi, mais je sais que j’y ai mis toute ma passion et tout mon cœur.

Comment vois-tu l'évolution du cyclisme dans notre pratique ?

J’espère me tromper, mais il me semble que les années à venir seront assez difficiles pour le développement du cyclisme de compétition. A cela, plusieurs raisons : le manque évident de jeunes, le cyclisme n’est pas un sport aisé, il faut un minimum de sérieux, un entraînement régulier, savoir passer des moments difficiles, savoir se faire mal. Les jeunes en auront-ils encore la volonté ? A cela il y a un problème de réussite. Pour les parents, voir son gamin partir s’entraîner est une inquiétude.

Viennent également s’ajouter le prix du matériel et cette contre-publicité avec cette médiatisation du dopage. Tout ceci est un ensemble qui ne favorise pas le développement de notre activité. Je crois que le cyclisme a plus d’avenir en tant qu’activité de loisir.

Des choses à rajouter .... c'est ici :

Rien à ajouter, je pense avoir tout dit …